« Semer » consiste à disposer des graines sur un substrat convenant à leur germination. Il faut bien se rendre compte que la plupart des graines se sèment et germent naturellement, sans intervention de l’Homme. Nos procédés de « semis » visent néanmoins à synchroniser leur germination et à augmenter significativement le taux de réussite, pour nous en simplifier la culture.
La diversité étant une des règles de bases du monde végétal, la germination n’y échappe pas. Pour réveiller leurs cotylédons et lever la « dormance », chaque variété de graines a ses conditions. Certaines préfèreront une température élevée, d’autres ont besoin de froid, certaines ont besoin que leur tégument brûle (Pyrophytes), d’autres doivent passer par le tube digestif d’oiseaux (les figuiers étrangleurs par exemple). Mais elles ont en commun l’obligation d’accès à un élément essentiel de leur développement : l’eau. Même si plus tard, la plante adulte est une championne de la résistance à la sécheresse, ses premiers jours à l’état de plantule nécessitent un environnement relativement humide, propice au développement des premiers tissus, très sensibles à la déshydratation. Toutefois, chaque plante possède son seuil de tolérance à cette humidité ambiante. Trop d’eau peut aussi bénéficier au développement d’autres organismes, tels des champignons. Ces derniers pourraient en profiter pour se délecter de jeunes pousses végétales gorgées de sucre. Il est donc indispensable de se renseigner sur les exigences de chaque type de graine. Un indice souvent suffisant est de s’imaginer la graine dans son milieu naturel : fait-il chaud ?
Humide ? Gèle-t-il en hiver ? …
Parfois, la graine est entourée d’une enveloppe de chair (fruit, drupe, …) qui lui a éventuellement servi à se déplacer (rouler, flotter, se faire manger, …), elle peut aussi lui servir d’engrais en flétrissant. Parfois, la graine s’envole, se fait éjecter ou tombe tout simplement sans autre forme de procès. Elle se retrouve donc bien souvent à la surface du sol, et doit se dépêcher de germer pour ne pas sécher ou se faire grignoter. C’est pour la protéger de la dessiccation que nous enterrons les graines. La profondeur est variable évidemment. En général, je suis la même règle que lorsque je plante des bulbes: profondeur de plantation = deux fois la hauteur de la graine. Ce n’est pas une règle absolue, mais elle fonctionne pour la plupart des graines de nos jardins.
Le substrat peut être de la terre, si elle est bien équilibrée et n’est pas trop riche en argile. Méfiez-vous des terreaux trop riches en tourbe. La tourbe se dessèche très vite et a du mal à se ré-humidifier. D’autant plus que la tourbe n’est pas une ressource renouvelable, l’extraction de tourbe provoque des désastres écologiques (en Europe de l’Est notamment, d’où vient la plupart de la tourbe utilisée dans les terreaux premiers-prix).
L’idéal, c’est de la terre du jardin, mélangée si nécessaire avec de la terre de taupinière, du compost bien mûr, et le tout tamisé. Et étrangement… c’est gratuit !
Les racines adultes des plantes sont généralement vigoureuses. Elles sont parfois capables de fendre la roche. Ce n’est pas le cas des frêles radicules de nos semis. Les déposer dans un substrat tamisé n’est pas indispensable, mais peut être un coup de pouce leur économisant de l’énergie, au profit de leur croissance.
Pour éviter le développement de moucherons du terreau (qui affectionnent particulièrement pondre dans le terreau humide), il est possible de recouvrir la surface de votre substrat de quelques millimètres de gravillons très fins (diamètre 1 à 2mm). Si vous rencontrez le problème dans vos plantes d’intérieur : cessez tout simplement d’arroser quelques semaines. Ce n’est pas recommandé pour les semis.