Le soleil brille en cette belle après-midi d’automne. Nous sommes le 8 octobre 2020 et l’atelier de jardinage au passage Victor Hugo, initialement prévu en mars et reporté du fait du contexte sanitaire, a enfin lieu ! Nous nous situons au cœur d’un quartier en pleine mutation, ciblé par la politique de la ville, Carnot-Parmentier futur «écoquartier». Au passage Victor-Hugo, le bâtiment abritant anciennement les Restos du cœur a été rasé, ouvrant une voie, lien physique et social entre Parmentier et la place Durel. Le passage abritera un jardin partagé, et héberge l’Atelier Croizat, futur tiers-lieu. Pour le moment, jouxtant la bâtisse, un espace ouvert de 200 m² a été préparé (ganivelles, paillage, terrasse, ...) pour devenir un potager que pourra bientôt s’approprier un collectif d’habitants. En bordure de l’allée principale, des arbustes et vivaces rythment le parcours.
Aujourd’hui, c’est le grand jour : celui de la plantation d’arbustes et de vivaces avec la classe de CE1 de l’école primaire Parmentier. Il est 14h : voici la classe qui s’avance jusqu’au lieu de plantation. À l’arrivée des élèves, de nombreux adultes sont présents : des membres de l’équipe municipale ayant suivi le projet, notamment Gaëlle Leguillette, chargée de mission renouvellement urbain, mais aussi des agents communaux ! Introduire ces acteurs de l’espace public aux enfants, c’est aussi mettre des visages et des noms sur ceux qui entretiennent les rues. Une étape supplémentaire pour améliorer le respect de l’espace public. L’atelier plantation commence donc par un temps de présentation des agents communaux. Ils se présentent aux enfants, et expliquent leur rôle, la manière dont ils modifient la ville et entretiennent les espaces verts de Saint-Fons. Les jeunes écoutent, attentifs.
Elie Lombard, paysagiste éco-concepteur, se présente à son tour et informe les enfants du déroulé de l’atelier. On commence par les bases : les besoins vitaux d’une plante pour vivre, les bénéfices apportés par la présence d’arbres et de végétaux en ville. Comme à chaque animation-chantier, les premières questions et remarques des jeunes arrivent, suivies d’explications leur fournissant le recul nécessaire leur permettant de mieux comprendre leur environnement, mais aussi l’intérêt de l’activité du jour.
Une fois les troupes motivées et intégrées dans la démarche du projet, c’est l’heure d’apprendre à planter. Guidés pas à pas, les enfants retiennent, captivés, le pourquoi et le comment des étapes d’une plantation réussie. Répartis ensuite en trois groupes, animés par Elie, Violette et Emérentiane, les plantations prennent vite forme. Armés d’un transplantoir pour deux, des duos se forment et les petites mains se mettent à l’œuvre, reproduisant les gestes fraîchement appris : creuser un trou assez profond, déchignonner, orienter la plante, planter, reboucher et tasser, arroser. Ici on partage ses outils, là on réexplique à son voisin qui avait mal compris les consignes, on demande aux animateurs le nom des plantes et la couleur des fleurs à venir.
Après avoir bien nettoyé et rangé, les élèves partagent leurs expériences et établissent un bilan des plantations. Un accent est mis sur le respect des plantations et de l’espace public en général, garants de la durabilité des massifs. C’est aussi l’occasion de leur parler de la vie du sol : ces animaux microscopiques vivant sous nos pieds, leurs conditions de vie, les enjeux de la préservation de ces écosystèmes. Là aussi les questions ne tarissent pas, révélant l’intérêt et l’émerveillement des enfants pour ce milieu si commun et pourtant si peu connu.
Suit la seconde activité : il est déjà temps de participer au jeu de piste ! L’association a prévu un moyen ludique et pédagogique d’apprendre du vocabulaire urbain et paysager qui, en plus de transmettre aux enfants des connaissances durant l’atelier, laissera ensuite une trace dans l’espace public. Les 25 élèves et leurs deux institutrices vont aider les passants à retenir le nom de certains végétaux et matériaux utilisés dans l’aménagement du site. Car mieux connaître une plante ou un objet, c’est changer son regard, et mieux comprendre pourquoi on doit lui témoigner du respect. Imperméables et imprimées sur bâche, la cinquantaine d’étiquettes nommant plantes, matériaux et mobilier des lieux sont mises en place par les élèves. Une illustration permet d’accrocher l’œil, un bref texte apporte des précisions, parfois des noms latins. Le travail sera peut-être poursuivi par les futurs jardiniers du passage.
L’atelier se termine par un jeu de questions-réponses, avec à la clé l’obtention d’un «diplôme du petit jardinier» décerné aux élèves ayant participé ! Ils repartent également avec un livret, «Le manuel du petit jardinier», qui leur permettra d’approfondir, à l’école comme à la maison, les enjeux du jardinage écologique.
Une fois les diplômes distribués, le livret du petit jardinier présenté, les élèves félicités pour leur assiduité et les institutrices remerciées pour leur travail, il est temps pour les jeunes de retourner à l’école, juste à temps pour la fin de la journée.
À la fin de l’atelier, en rangeant le chantier et réalisant les dernières finitions, les animateurs croiseront certains parents guidés au passage Victor-Hugo par leurs enfants qui leur présentent leurs exploits de l’après-midi. La vie du sol est sommairement présentée, on montre les vivaces que l’on a planté, on parle du diplôme et du livret…. Mission accomplie !
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