L’asperge sauvage est originaire d’europe méridionale, du nord de l’Afrique et d’Asie occidentale. L’asperge est une plante connue des romains depuis l’antiquité. Ce sont probablement les soldats romains, de retour d’Orient qui ramenèrent l’Asperge en Europe. Elle est cultivée en France depuis le XVème siècle.
On connaît une fresque égyptienne datant de 3000 av.JC présentant l’asperge comme légume offert en offrande aux dieux. C’est dire si ce légume n’est pas banal ! On l’aurai nommé à l’époque “Tige d’amour et de plaisir”.
Bien qu’introduites tardivement en France comparé à d’autres pays (XVème siècle), elle y fût pourtant très appréciée. La “Reine des légumes” est alors présente à la table des nobles. À la cour de France on la nomme “Printemps en tige”, “Ivoire à manger” ou bien encore “Légume royal”. Jean-Baptiste de La Quintine, jardinier du Roi Louis XIV mis au point une technique de culture “sur couche chaude”, qui permettait d’en récolter quasiment toute l’année. La marquise de Pompadour, favorite de Louis XV l’apprécie pour ces vertues dites aphrodisiaques, que l’on imaginait à cause de sa forme phallique.
Il faut attendre au XIXème siècle l’amélioration des pratiques de culture et l’élaboration de nouvelles variétés pour que l’asperge, jusqu’alors légume de luxe, se démocratise un peu plus en France.
En 1820, la Société Royale d'Agriculture de France déclare que l'asperge présente « un intérêt assez puissant pour mériter l'attention des vrais cultivateurs ». La commune de Solaize, située sur des terres propices à la culture de ce végétal et alors en plein essor maraîcher, suit ces recommandation. Les principales variétés d’asperges cultivées à Solaize sont alors des cultivars issus d’Ile de France, comme l’asperge ‘d’Argenteuil’. La saveur particulière des asperges qui y sont cultivées participent à la renommée agricole de la ville. À l’époque, beaucoup d’agriculteurs en possèdent en culture, les considérant comme un bon complément de polyculture.
À force de sélection, en 1914 des cultivateurs obtiennent une variété d'asperges adaptée au sol et au climat : la ‘Violette de Solaize’. Malgré l’adaptation de cette variété au climat lyonnais, cette variété demeure aujourd’hui peu présente sur les étals.
Une enquête de production légumière datant de 1957 précise que la commune de Feyzin produit 15 à 20 tonnes d’asperges et Solaize 152 tonnes, toutes écoulées sur le marché lyonnais ! Cette activité décline cependant fortement au cours de la seconde moitié du XXème siècle.
De nos jours, les asperges sont toujours cultivées dans le sud-est lyonnais ! Vous trouverez ces légumes au goût délicat et local sur les marchés et chez les producteurs.
Aujourd'hui l'asperge est cultivée par au moins 4000 maraîchers. Peu lui sont exclusifs car sa période de récolte est très courte et nécessite beaucoup de main d'œuvre, ce qui ne permet pas un revenu à l'année. Tout comme le Cresson, elle fait partie de ces légumes difficiles à cultiver, et qui nécessitent d’être consommés rapidement après la récolte. Voilà deux arguments de poids pour favoriser les circuits courts ! Vous bénéficiez ainsi d’un produit d’une qualité bien meilleure et soutenez réellement l’agriculture locale. Par ailleurs, la Chine, le Chili et le Pérou sont aujourd’hui les principaux exportateurs d’asperges. Soyez réellement attentifs (à votre bilan écologique) si vous achetez des asperges en boîtes ou en bocaux, bio ou non.